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L'ex-dictateur guatémaltèque inculpé pour "génocide"

L'ex-dictateur guatémaltèque Efrain Rios Montt, 85 ans, qui a comparu jeudi pour la première fois devant la justice, a été formellement inculpé pour "génocide" pendant la guerre civile (1960-1996), a décidé la juge Patricia Flores.

27 janv. 2012, 07:19
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Dans ses attendus, la juge a estimé que les éléments fournis par l'accusation étaient suffisants pour justifier la tenue d'un procès au pénal, la population ayant été "systématiquement" placée sous contrôle militaire durant cette période, au cours de laquelle "un génocide a été commis" qui devra être "démontré lors d'un possible procès".

Le Parquet a désormais jusqu'au 17 mars pour présenter son dossier. La juge a toutefois décidé de ne pas incarcérer l'ex-dictateur et de l'assigner à résidence, moyennant une caution de 65'000 dollars. L'audience devait déterminer s'il y avait lieu de juger l'ancien dirigeant et de le placer en détention préventive.

M. Montt, qui a dirigé de facto un régime de fer entre 1982 et 1983, est accusé depuis 2000 d'avoir commandité des massacres de populations indigènes sous son mandat par l'Association justice et réconciliation, une ONG fondée par des survivants d'une sanglante guerre civile qui a fait 200'000 morts et disparus, selon les Nations unies.

Perte d'immunité parlementaire

La comparution d'Efrain Rios Montt fait suite à la perte de son immunité parlementaire le 14 janvier, date du début de la nouvelle législature issue du scrutin du 11 septembre dernier. Son mandat correspond à l'une des périodes les plus meurtrières des 36 ans de guerre civile au Guatemala.

Début janvier, la justice avait indéfiniment suspendu des poursuites similaires à l'encontre de son successeur, Oscar Mejia (1983-1986), également octogénaire, pour raisons de santé.

En août 2010, un tribunal avait condamné quatre militaires à la retraite pour le massacre de 201 villageois en 1982. Il s'agissait de la première condamnation d'ex-militaires pour des faits commis pendant cette période.

En novembre, les Guatémaltèques ont élu à la tête de ce petit pays d'Amérique centrale l'ex-général de droite Otto Perez, co-signataire des accords de paix de 1996 ayant mis fin au conflit.

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