Elle gémit. C’est tout ce qu’elle parvient encore à faire. Dans cet hôpital improvisé dans un sous-sol, la jeune mère de famille syrienne se penche sur le corps de son fils, accroché entre la vie et la mort. «J’attends qu’il meure», pleure-t-elle... «J’étais en train de faire du pain quand le toit lui est tombé sur la tête.»
Elle s’interrompt, ravale un sanglot. Dans un dernier soupir, son enfant s’est éteint. Désormais, elle hurle: «Il avait faim. Mais il est mort affamé. Au moins, il aura de quoi manger au paradis!» La scène, filmée par téléphone portable, résume en un seul cri le sort des 400 000 habitants de la Ghouta: bombardés, endeuillés, humiliés jusqu’à leur mort.
Répit de courte durée
Hier matin, le ciel s’est officiellement tu, sur décision de la Russie: une trêve quotidienne de cinq heures – de 9h à 14 heures – pour évacuer les civils...