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La Libye se déchire, le nouveau Parlement se réunit

Le nouveau Parlement libyen issu des élections du 25 juin s'est réuni de manière informelle pour la première fois, à Tobrouk (est). De nouveaux affrontements meurtriers ont eu lieu dans le pays, alors que des milliers de personnes cherchent à fuir.

02 août 2014, 19:11
Des milices libyennes ont tiré des rockets sur un quartier de Tripoli.

Des élus ont expliqué que cette réunion du Parlement, boycottée par les islamistes, restait informelle et que la séance inaugurale aurait lieu lundi, également à Tobrouk, ville de l'extrême est du pays épargnée par les violences.

Le Parlement doit entrer en fonction à 1500 km à l'est de la capitale, au moment où le pays s'enfonce chaque jour un peu plus dans le chaos, avec des combats meurtriers dans les deux plus grandes villes, Tripoli et Benghazi.

En deux semaines, ces violences ont fait plus de 200 tués et près d'un millier de blessés, a indiqué le ministère de la Santé.

Site d'hydrocarbures ciblé
Les divisions entre islamistes et nationalistes, qui minent depuis des mois la vie politique, se transposent sur le terrain, avec des combats entre milices rivales.

A Tripoli, où les tirs et les explosions ont à nouveau résonné autour de l'aéroport, après une journée de relative accalmie vendredi.

Alors que les pompiers semblaient en passe de maîtriser l'incendie qui ravageait un dépôt de stockage d'hydrocarbures totalisant plus de 90 millions de litres de carburant sur la route de l'aéroport, une nouvelle roquette a touché un autre réservoir et le feu a repris, selon la compagnie de pétrole.

L'intensification des combats a de nouveau obligé les pompiers à interrompre leurs efforts.

Evacuation auparavant
Les violences ont poussé de nombreuses capitales occidentales à évacuer leurs ressortissants et diplomates.

Le Royaume-Uni et la Pologne sont eux les derniers en date à avoir annoncé la fermeture temporaire de leurs ambassades. La Roumanie a de son côté appelé ses ressortissants à quitter le pays au plus vite tout en maintenant son ambassade ouverte.

Conséquence des violences et de ces appels, des milliers de ressortissants étrangers, en majorité égyptiens, affluaient en Tunisie voisine.

Vendredi, certains ont tenté de forcer le passage, provoquant la fermeture temporaire du principal poste-frontière avec la Libye, rouvert samedi.

Réunion du Parlement prévue
L'Egypte a annoncé qu'elle allait mettre en place un pont aérien depuis la Tunisie pour rapatrier les milliers d'Egyptiens bloqués à la frontière, selon l'ambassadeur à Tunis, Ayman Mousharafa.

Le seul espoir pour tenter d'enrayer les violences semble désormais se porter dans le nouveau Parlement.

"Nous avons décidé de tenir notre séance inaugurale lundi", a expliqué le député Abou Bakr Biira, qui présidait la réunion de samedi.

"Nous voulons unir la patrie et mettre de côté nos différends", a-t-il dit, affirmant au total que plus de 160 des 188 élus étaient présents à la réunion. Il n'était pas possible toutefois de vérifier ce chiffre de source indépendante.

Division
Mais s'il se révélait exact, il confirmerait une victoire écrasante des "nationalistes" devant leurs rivaux islamistes aux élections, où les candidatures étaient individuelles.

Les islamistes ont appelé à boycotter la réunion. Et signe des profondes divergences, le président du Congrès général national (le Parlement sortant dominé par les islamistes), Nouri Abou Sahamein, a annoncé le maintien, pour lundi également mais à Tripoli, de la séance inaugurale du nouveau Parlement.

Depuis près de trois ans, les autorités ne parviennent toujours pas à contrôler les dizaines de milices qui font la loi dans le pays.

A Benghazi, dans l'est du pays, la situation était relativement calme samedi, après plusieurs jours de combats à l'issue desquels des milices islamistes se sont emparées de la principale base militaire de la ville.

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