Dimanche soir, après l’annonce d’une victoire étriquée (51,4 %) et déjà contestée au référendum sur le régime présidentiel, les Turcs ont entendu deux Recep Tayyip Erdogan. Le premier, chef d’État, s’est exprimé devant la presse dans sa résidence stambouliote. Un discours calibré, modéré, saluant «une victoire pour toute la Turquie», exhortant à «mettre de côté les disputes» de la campagne, remerciant «tous» les électeurs, les appelant à mener ensemble le passage d’un régime à l’autre.
Quelques minutes plus tard, au balcon de sa résidence face à des milliers de partisans, Erdogan était redevenu l’animal politique qui se nourrit des foules et des confrontations. L’adresse était improvisée, combative. «Certains voudraient minimiser notre résultat. Qu’ils ne se fatiguent pas!», a-t-il lancé à ses adversaires, outrés que le Haut Conseil électoral ait choisi, en cours de scrutin, d’accepter les bulletins exempts de tout sceau officiel. «Ceux qui ont agité le bâton...