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Manifestation à Bamako contre la junte menacée par les rebelles

Manifestation de plus d'un millier de personnes à Bamako ce lundi pour dire non à la junte qui a pris le pouvoir au Mali. Les putchistes sont désormais sérieusement menacés au nord par l'avancée des rebelles touareg et de groupes islamistes armés.

26 mars 2012, 16:36
mali

Militants et sympathisants du «Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FUDR)», créé dimanche et qui compte  plusieurs des principaux partis, se sont retrouvés à la bourse du  travail de la capitale.

«Sanogo, dégage!», criait la foule à l'adresse du capitaine  Amadou Sanogo, chef de la junte qui a renversé jeudi le président  Amadou Toumani Touré (dit «ATT»). «Libérez l'ORTM», la radio- télévision publique tenue par les mutins, scandaient encore les  militants.

«Nous exigeons le retour à l'ordre constitutionnel», «A bas les  putschistes, vive la démocratie et vive le Mali», proclamaient des  banderoles. La marche initialement annoncée a cédé la place à une  manifestation dans la cour du bâtiment, et s'est déroulée sans  incident.

Vrai test mardi

Le FUDR regroupe 38 partis politiques - dont des formations  majeures comme l'Union pour la République et la démocratie (URD) et  l'Alliance pour la démocratie au Mali (l'Adéma) - ainsi qu'une  vingtaine d'associations déterminées à lutter contre ce putsch  «anticonstitutionnel».

Les rues de Bamako se sont par ailleurs animées lundi matin, avec  la réouverture de nombreux commerces et des habitants de sortie sur  les marchés pour se ravitailler. Mais le véritable test sera mardi,  qui doit marquer selon la junte la reprise du travail dans les  administrations et le secteur privé.

Le Comité national pour le redressement de la démocratie et la  restauration de l'Etat (CNRDRE, junte) avait mis en garde contre  tout débordement à l'occasion de cette manifestation lundi, férié au  Mali pour célébrer le 26 mars 1991. Un coup d'Etat militaire conduit  par un certain Amadou Toumani Touré (ATT) mettait fin ce jour-là à  deux décennies de dictature du général Moussa Traoré, après un  soulèvement populaire durement réprimé.

Le coup d'Etat du 22 mars dernier a suspendu le processus  politique dans le pays, à quelques semaines de la présidentielle  prévue le 29 avril et qui devait tourner la page «ATT». Toutefois,  Solidarité africaine pour la démocratie et l'indépendance (Sadi),  seul parti d'opposition à l'Assemblée désormais dissoute (trois des  147 députés), a apporté son soutien aux mutins en créant le «MP22»,  le Mouvement populaire du 22 mars.

Charia

Si elles ont fait une ouverture en proposant des discussions de  «paix», les nouvelles autorités sont dans l'immédiat confrontées à  la menace que fait peser l'avancée des rebelles touareg et des  islamistes armés dans le nord.

Les rebelles visent Kidal, une des villes les plus importantes du  nord-est, dont la chute est «imminente» selon le groupe islamiste  armé touareg Ansar Dine. Ce mouvement veut appliquer la charia par  «la lutte armée» et a déjà revendiqué le contrôle des localités  d'Aguelhok, Tessalit et Tinzawaten (nord-est).

Les putschistes ont justifié leur coup d'Etat par l'échec du  régime déchu face à la nouvelle rébellion touareg, lancée mi-janvier  avec parfois le soutien de groupes islamistes armés, en particulier  Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Mais ils n'ont pas convaincu  la communauté internationale, qui a unanimement condamné leur coup  et exigé le retour à l'ordre constitutionnel.

Sommet extraordinaire

Un sommet extraordinaire des chefs d'Etat de la Communauté  économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se tient à  Abidjan mardi pour tenter d'esquisser une sortie de crise. Ex- puissance coloniale, la France a réclamé le respect du calendrier  électoral et assuré qu'»ATT» restait pour elle «le président du  Mali», sans toutefois exiger explicitement son retour au pouvoir.

Le sort d'Amadou Toumani Touré demeure lui toujours inconnu. La  junte a assuré qu'il «va très bien» et est «en sécurité», mais sans  dire où il se trouve, ni s'il est en détention.

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