Le président turc Abdullah Gül a déclaré dimanche que le blocage de Twitter serait prochainement levé. Cette initiative du Premier ministre Erdogan a suscité une avalanche de critiques en Turquie et sur le plan international.
"Il n'est légalement pas possible de fermer Internet et de tels sites" comme Twitter, a dit M. Gül aux journalistes à Ankara, avant son départ pour les Pays-Bas où se tient à partir de lundi une conférence internationale sur la sécurité nucléaire. "Je pense que le problème sera réglé bientôt", a-t-il assuré.
Situation "déplaisante"
"C'est évidemment une situation déplaisante pour un pays développé comme la Turquie qui est un acteur régional de poids, et en négociations avec l'Union européenne. Pour cette raison, ce problème sera surmonté rapidement", a-t-il ajouté. Le président a également confirmé que le site de microblogging Twitter avait engagé un avocat en Turquie pour négocier avec les autorités.
M. Abdullah Gül, qui est un utilisateur régulier des réseaux sociaux, a dénoncé vendredi sur son compte Twitter le blocage la veille de ce réseau social par le gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, éclaboussé par un scandale de corruption. Le président turc est le plus haut responsable à s'être insurgé contre cette mesure.
Faire taire les accusations
La menace, jeudi soir, de M. Erdogan d'"éradiquer Twitter" lui a attiré l'ire de la communauté internationale. La décision d'Ankara a été très largement perçue comme une tentative du gouvernement de faire taire les accusations de corruption mettant en cause le Premier ministre et son proche entourage.
Ce bouclage est survenu peu avant les élections municipales du 30 mars, aux allures de référendum pour ou contre le chef du gouvernement au pouvoir depuis 2003.