Le 25 octobre 2011, deux jours après la victoire électorale relative du parti islamiste Ennahda (emportant 89 sièges sur 217 à l'Assemblée constituante), les salafistes ont essayé de pousser leur avantage en ciblant un ventre mou de la société tunisienne, l'Université de la Manouba. C'est un peu l'équivalent de notre Nanterre: elle est située à 15 km de la capitale, ses bâtiments sont en béton et c'est le dépotoir des étudiants qui n'ont pas réussi à intégrer ce qu'on appelle ici les "pôles d'excellence" .
L'idée des salafistes était de transformer le campus en une sorte de madrasa saoudienne: établissement de salles de prière; abandon de la mixité par la construction d'un mur coupant l'université en deux; niqab intégral recommandé pour les filles. Vu le contexte géopolitique dans le monde arabe à l'époque, ils pensaient réussir sans difficulté. C'était sans compter avec la farouche résistance du professeur Habib Kazdaghli, doyen...