Buteur précoce, Kevin Romy a mené la Suisse au succès entouré des prometteurs Simon Bodenmann (2 buts) et Denis Hollenstein.
Certes, Thibaut Monnet avait fait mieux en avril 2010 en scorant après 13'' de jeu seulement lors d'une victoire 5-4 ap contre la Norvège à La Chaux-de-Fonds, mais le but de Romy tombé après 16'' témoignait une nouvelle fois de l'euphorie dans laquelle baigne le centre de Genève-Servette. Au sommet avec son club, le Neuchâtelois a joué le guide face aux Slovaques, qui présentaient une équipe redoutable. Il a gagné l'engagement du coup d'envoi, le palet a transité par Hollenstein puis Bodenmann a tiré provoquant un rebond de la part du gardien Hamerlik (Trinec). Romy était au bon endroit pour mettre le puck au fond. De la belle ouvrage.
Parfaitement lancés, les Suisses ont sans doute livré l'une de leurs meilleures périodes sous l'ère Simpson. Un jeu rapide, des occasions mais malheureusement aussi trop de pénalités. Quatre sanctions dictées par l'arbitre au cours des 20 premières minutes, c'était trop pour prétendre prendre le large au score. Débutant sous le maillot national, Clarence Kparghai s'est retrouvé deux fois sur le banc des pénalités en moins de 10 minutes. Heureusement, le défenseur du HC Bienne s'est montré bien plus à son avantage quand il a suppléé Martin Gerber à la 56e pour arrêter un puck qui filait dans le but.
Romy comme Laich
Cette avalanche de pénalités a eu le mérite de faire ressortir le jeu en infériorité des Suisses qui n'ont finalement concédé qu'un but à 4 contre 5 (Sersen 56e) malgré 10 (!) possibilités. Le box-play est au point et il a bien servi pour cueillir cette 25e victoire contre la Slovaquie en 55 matches. Ce que les Suisses n'ont pas réussi à faire en première période, ils ont su le faire lors du deuxième tiers-temps où ils se sont pourtant montrés moins dominateurs. Deux nouvelles combinaisons du trio Bodenmann - Romy - Hollenstein a permis à la Suisse d'inscrire deux nouveaux buts. «Pour moi, c'était facile de placer Romy dans un bloc entièrement formé de joueurs de Kloten. Kevin présente un jeu assez similaire au Canadien Brooks Laich qui joue avec Bodenmann et Hollenstein sous le maillot des Flyers», se réjouissait Sean Simpson.
La Suisse ne peut pas gagner un match comme cela sans posséder un grand gardien dans ses rangs. Martin Gerber a bluffé tout le monde. Le vétéran de 38 ans, qui garde désormais les buts du club suédois de Rögle, a livré une partie parfaite dans un contexte psychologique difficile. Le Bernois a perdu un ami dans la nuit de vendredi à samedi avec le décès de l'ancien attaquant de Langnau Walter Gerber, sans lien de parenté. Il a appris sa mort peu de temps avant le coup d'envoi. Le coach Sean Simpson lui a demandé s'il tenait à jouer. L'Emmentalois a répondu par l'affirmative pour honorer la mémoire de son ami. Samedi, il laissera sa place à Reto Berra.
La Suisse affrontera ce samedi l'Allemagne (16h15/live sur Sport 1) et dimanche le Canada (13h00).