Un déluge d’applaudissements traverse le tribunal de Silivri. Dans la grande salle d’audience, d’habitude aussi austère qu’un cimetière, les rires et la joie dessinent des larmes sur les visages fatigués. «Acquittés, acquittés!», répètent, en boucle, les proches des neuf accusés, comme pour se convaincre qu’ils ne rêvent pas. Que cette fois-ci, le vent de la justice souffle dans le bon sens. Que le cauchemar de l’affaire des manifestations de Gezi est terminé.
Encore sonné par la nouvelle, Osman Kavala, «suspect numéro un», se lève, stoïque dans son ...