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Analyse: le peuple a dit "non" à la caisse unique parce qu'il ne croyait pas à une baisse des primes

L'analyse VOX des votations du 28 septembre dernier montre que le "non" à la caisse unique est avant tout dû à des considérations rationnelles de la part des votants. En clair, ils n'ont pas cru que ce système pourrait permettre de faire baisser les primes.

25 nov. 2014, 11:43
Le "non" était sorti assez largement en tête des urne, le 28 septembre dernier.

Les opinions sur l'actuel système d'assurance maladie sont divisées, constate la dernière analyse VOX. Le rejet de l'initiative pour une caisse unique, soumise au peuple le 28 septembre dernier, s'est principalement décidé sur des considérations rationnelles.

"L'introduction d'une caisse maladie publique a été écartée, car les votants n'ont pas été convaincus que le nouveau système aurait été en mesure de réduire les primes d'assurance maladie" souligne la dernière analyse VOX de l'institut gfs.bern, publiée mardi. Les conséquences incertaines du modèle ont également pesé pour le "non". Globalement, le système actuel est considéré comme acceptable.

Pour les partisans de l'objet, l'argument des primes figurait en première position, plus de la moitié d'entre eux le citant comme argument principal pour justifier leur vote. En outre, 32% ont mentionné leur insatisfaction concernant le système actuel comme motif de choix.

Les opposants relevaient quant à eux les conséquences négatives d'une caisse publique, citant notamment l'absence de concurrence, la perte du libre choix et un certain malaise par rapport à une intervention accrue de l'Etat dans le secteur de la santé. Quelque 14% d'entre eux ont indiqué avoir refusé l'initiative parce qu'ils étaient satisfaits du système actuel.

Opposition gauche-droite

Le rejet de l'initiative a été conforme à l'habituelle opposition gauche-droite. Plus des deux tiers des sympathisants du PS et des Verts ont voté en faveur de l'objet. Parmi les électeurs du PLR et de l'UDC, seule une personne sur cinq a glissé un "oui" dans l'urne.

Selon l'analyse, les hommes et les jeunes ont davantage voté en faveur de l'initiative que les femmes et les personnes de plus de 30 ans. Un clivage entre ville et campagne a aussi été constaté.

En Suisse romande, 52% des personnes interrogées ont accepté la caisse publique, d'après l'analyse VOX. En Suisse alémanique, elle a été rejetée à 68%, confirmant un "röstigraben" en matière de santé. Au Tessin, la part du "non" a atteint 56%.

Rôle de l'Etat

Par ailleurs, les analystes ont constaté un lien entre vote et primes d'assurance maladie: plus celles-ci étaient élevées dans un canton, plus les votants ont glissé un "oui" dans l'urne. Les personnes interrogées ont toutefois voté relativement indépendamment de leur prime personnelle.

La perception du rôle de l'Etat a également joué un rôle important dans le résultat. Ainsi, les personnes donnant la préférence à un Etat fort se sont exprimées majoritairement (55%) pour la caisse publique, alors que les partisans d'une dérégulation du marché ont nettement (24% de "oui") rejeté l'objet.

Malgré tout, seule la moitié des 1508 personnes interrogées se montrent satisfaites du système actuel, relève l'analyse VOX. La même proportion estime que le modèle actuel a besoin d'être réformé. En fin de compte, le "non" découle principalement d'un compromis rationnel, écrivent les auteurs de l'analyse.

Plus de mal que de bien

En ce qui concerne l'initiative "Stop à la TVA discriminatoire pour la restauration", l'attitude envers la branche de la restauration a été décisive dans le comportement de vote. "Une personne favorablement disposée vis-à-vis de la restauration a davantage voté en faveur de l'objet que les personnes ayant une image négative de la branche".

Le plus souvent, les votants ont considéré que l'initiative aurait fait plus de mal que de bien, notamment au niveau d'une perte de recettes fiscales. Les initiants n'ont visiblement pas réussi à convaincre le peuple de la discrimination que représentent, selon eux, les différents taux d'imposition.

L'affiliation à un parti n'a dans ce cas joué aucun rôle significatif. Les résultats montrent que les sympathisants de l'UDC et du PDC, ainsi que les personnes sans parti, ont été les plus favorablement disposés vis-à-vis de l'initiative.

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