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Calmy-Rey fait le choix d'une Suisse ouverte et règle des comptes

L'ancienne présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey sort un essai ce lundi dans lequel elle réaffirme ses crédos.

03 févr. 2014, 14:05
Dans son ouvrage, Micheline Calmy-Rey revient aussi sur des affaires pour se justifier ou régler des comptes.

La Suisse doit renforcer son ouverture au monde et a besoin d'alliances. L'ancienne présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey sort un essai ce lundi dans lequel elle réaffirme ses crédos. L'occasion pour elle de régler quelques comptes sur la Libye, le Kosovo ou l'affaire du voile en Iran.

Dans "La Suisse que je souhaite", Mme Calmy-Rey s'interroge sur son pays "à la fois ouvert et fermé au monde". Selon elle, la Suisse, qui n'est pas une grande puissance, doit renforcer ses alliances et ses partenariats avec d'autres Etats. Après avoir défendu comme conseillère fédérale la voie bilatérale avec l'UE, elle se dit notamment à nouveau partisane d'une adhésion.

Selon elle, les récentes déclarations du président français François Hollande ou de la chancelière allemande Angela Merkel ouvrent la perspective d'une "intégration modulée" qui respecte la neutralité ou encore le maintien du franc.

Pas de rivalité avec Merz

Durant ses années au Conseil fédéral, les polémiques n'ont pas épargné Mme Calmy-Rey. Dans son ouvrage, elle revient sur des affaires pour se justifier ou régler des comptes. L'une des plus emblématiques reste celle sur la crise des otages suisses en Libye.

La Genevoise dément toute rivalité avec le président de l'époque Hans-Rudolf Merz lorsqu'il a repris le dossier. "Je n'ai pas crié ma joie, mais j'ai sincèrement espéré qu'il puisse réussir, tant cette affaire me pesait, émotionnellement".

Elle constate au passage que les intérêts de son canton de Genève "n'étaient pas forcément les mêmes que ceux de la Confédération".

Une affaire libyenne "très dure" qui culmine pour elle au "souvenir terrible" du dimanche de février 2010 où elle a encouragé les otages à quitter l'ambassade de Suisse à Tripoli. Rachid Hamdani sera libéré quelques semaines plus tard mais Max Göldi sera emprisonné encore pendant quatre mois avant de retrouver la Suisse.

Emotion en Afrique

Autre polémique, celle où Micheline Calmy-Rey doit porter le voile pour rencontrer les dirigeants iraniens. Elle en profite pour parler des droits humains et du nucléaire, et assiste à la signature d'un contrat gazier. Aujourd'hui, elle dénonce "les moralistes" et les "biens-pensants".

Sur le Kosovo, Mme Calmy-Rey se défend d'avoir voulu "imposer" la reconnaissance de l'indépendance de la province serbe. "On m'a prédit de très mauvaises relations avec la Serbie, accusée d'avoir violé la neutralité et d'avoir mis fin à toute possibilité de médiation".

Elle remarque que, depuis, la Suisse et la Serbie se sont entendues sur une présidence successive en 2014 et 2015 de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Elle souligne aussi les bons offices suisses entre la Géorgie et la Russie, et la facilitation de l'entrée russe dans l'OMC.

Si elle livre peu ses sentiments, Mme Calmy-Rey admet toutefois quelques moments d'émotion et de honte. Ainsi en Afrique, lorsqu'elle doit abréger une discussion au Kenya avec une réfugiée et son bébé. Ou lorsqu'elle ne peut écouter les récits de femmes violées en République démocratique du Congo (RDC), "par crainte de ne pas être à la hauteur".

Toasts en Russie évoqués

Mais les émotions sont parfois plus réjouissantes. Comme sa rencontre avec la secrétaire d'Etat américaine de l'époque, Hillary Clinton qui l'"impressionne".

Elle raconte comment en 2002 l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a propulsé la conseillère d'Etat genevoise sur la scène fédérale d'un "Bonjour Micheline" précédé d'embrassades devant des parlementaires fédéraux interpellés.

Comment aussi elle a failli rater une rencontre importante avec Barack Obama en raison d'embouteillages. Comment encore l'un des prédécesseurs de Mme Clinton, Colin Powell, la sensibilise en 2003 "aux subtilités du serrement de mains" et du face-à-face avec caméramen et photographes. Ou enfin ses douze toasts de vodka avec un gouverneur russe, alors qu'elle faisait une escale vers le Pakistan.

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