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Dona Bertarelli: "Forcément un peu de déception"

Dona Bertarelli l’a annoncé ce week-end: les chances de battre le record du Trophée Jules Verne se sont réduites. Interview.

03 janv. 2016, 16:01
Dona Bertarelli ne battra pas le record du Trophée Jules Verne.

Choix difficile sur «Spindrift 2», mais choix dicté par des impératifs de sécurité. Tempêtes et baston se profilent sur la route du maxi trimaran. Même situation pour «IDEC» de Francis Joyon avec Bernard Stamm à bord. Accusant un retard plus conséquent encore, les six marins de Joyon continuent pied au plancher et foncent à plus de 35 nœuds vers la ligne d’arrivée avec peu de chances d’y être dans les temps. Hier, sur «Spindrift 2», on a réduit la voilure et cessé de naviguer en mode record. Nous avons joint Dona Bertarelli alors qu’elle évoluait hier matin à mi-chemin entre le Cap Vert et les Antilles.

Dona Bertarelli, vous êtes encore loin dans l’Atlantique nord et vous avez annoncé ce week-end l’abandon de la tentative. Vous n’allez donc pas battre ce record?

Non, on ne le battra pas et on s’y préparait déjà depuis un certain temps, nos chances s’amenuisant de jour en jour. Les derniers fichiers météo ont donné leur verdict. Ce ne sera pas pour cette fois. Les raisons sont doubles, la première étant l’Anticyclone des Açores qui continue de grossir et va barrer notre route. Il faut donc le contourner sur l’ouest, ce qui rallonge passablement l’itinéraire. La seconde, ce sont les tempêtes à suivre venant de l’Irlande et une mer impraticable. Vagues déferlantes, creux de 10 mètres et vent de 35-50 nœuds, voire plus, en rafales. Notre objectif à présent est de ramener le bateau et les hommes à bon port, en coupant la ligne d’arrivée si les conditions le permettent.

Pas trop déçue?

Il y a forcément un peu de déception, mais pas de frustration. On connaissait les règles du jeu avant de partir. La météo a décidé de notre sort comme à chaque fois sur des records de longues distances. On a pu tenir la cadence et coller au temps du record jusqu’au dernier moment, nonobstant une météo peu coopérative, un dégât de foil qui a sensiblement diminué notre performance et une mer très formée qui a compressé notre mât, exigeant de le préserver sous certaines allures. On n’a pas de regrets à avoir. On a tout donné et on a fait une belle course. C’est le côté positif que je retiendrai de ce tour du monde. Yann et moi sommes fiers de notre équipe et du travail accompli.

Allez-vous retenter l’exploit?

C’est certain! «Spindrift 2» a été conçu et amélioré par notre bureau d’étude pour s’attaquer à ce record. Pour une écurie de course, gagner dès la première tentative, cela ne s’est jamais vu. On y retournera donc, forts de plus d’expérience. Ce record est battable et on compte bien le tenter à nouveau.

Interview à retrouver en intégralité dans nos éditions numérique et papier de lundi.

Propos recueillis par Jean-Guy Pyton

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