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L'ONU appelle Damas à coopérer avec Kofi Annan

Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé ce mercredi la Syrie à coopérer avec les propositions du médiateur Kofi Annan. Sur le terrain, de nouvelles opérations militaires étaient menées pour écraser la révolte, notamment autour de Homs.

21 mars 2012, 18:45
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Le texte, adopté par les quinze membres du Conseil, demande au président syrien Bachar al-Assad et à l'opposition syrienne de  «travailler de bonne foi» avec M. Annan, émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe. Il exige aussi «d'appliquer totalement et  immédiatement» le plan de règlement en six points mis sur la table  par M. Annan lors de ses entretiens à Damas.

Si ce plan n'est pas mis en oeuvre, le Conseil prévoit de passer  éventuellement à des «étapes ultérieures», qui ne sont pas  précisées. Initialement, le texte prévoyait que le Conseil «envisage  des mesures supplémentaires» si le plan de M. Annan n'était pas  appliqué.

Le choix d'une nouvelle formule, plus vague et moins menaçante, a  permis de contourner les réserves de la Russie. Fidel allié de  Damas, Moscou refusait que la déclaration prenne «la forme d'un  ultimatum» au régime syrien.

Cette «déclaration présidentielle» a moins de poids qu'une  résolution mais se révèle généralement plus facile à négocier. Un  tel texte est adopté par consensus, sans possibilité de veto. Moscou  et Pékin avaient mis leur veto à deux résolutions du Conseil  condamnant la répression en Syrie, en octobre 2011 et en février  dernier.

«Profonds regrets» du Conseil

Le texte mentionne parmi les propositions de M. Annan «la  cessation de toutes formes de violence armée par toutes les parties  sous supervision de l'ONU», la «fourniture d'aide humanitaire à  toutes les zones affectées par les combats» et «la libération des  personnes détenues arbitrairement».

La déclaration précise que Damas «devrait dans un premier temps  cesser tout mouvement de troupes vers les centres de population» et  s'abstenir d'utiliser des «armes lourdes» dans et autour de ces  localités.

Sans dénoncer explicitement les exactions du régime de Damas, le  Conseil «exprime sa forte inquiétude devant la détérioration de la  situation en Syrie». Il évoque aussi «ses profonds regrets devant  les milliers de morts» qu'a causés cette crise depuis un an.

Pression de l'opinion publique

De son côté, le sénateur américain John McCain a estimé mercredi  au cours d'un entretien accordé à l'AFP que l'opinion publique  mondiale, réveillée par les «atrocités» en Syrie, allait faire  davantage «pression» en faveur d'une intervention militaire  internationale.

«Je pense qu'il y aura de plus en plus de pression sur les  dirigeants en Europe et aux Etats-Unis pour agir, collectivement», a- t-il estimé. Mais selon lui, «chaque jour ces images sont publiées  (...) les atrocités travaillent à réveiller l'opinion publique».

Près de 9000 personnes auraient péri dans les violences en Syrie,  selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'homme  (OSDH). La révolte contre le président Bachar al-Assad dure depuis  plus d'une année.

Combats entre rebelles et soldats

Sur le terrain, les opérations de l'armée syrienne et des combats  entre soldats et rebelles armés, dont des déserteurs, ont entraîné  mercredi la mort de 23 personnes en Syrie, dont 15 civils, selon  l'OSDH.

Des bombardements de l'armée et des opérations sécuritaires  auraient également causé la mort de 14 personnes, dont 10 civils,  dans la province de Homs, ancien fief des rebelles, dans le centre  du pays, toujours selon l'OSDH. L'organisation a aussi évoqué des  affrontements violents à Alep.

Dans l'après-midi, les affrontements ont aussi repris entre  soldats de l'armée régulière et déserteurs de l'Armée syrienne libre  (ASL) à Harasta, à 10 km de Damas, ont rapporté les Comités locaux  de coordination (LCC), qui animent la contestation sur le terrain.

Le Japon a annoncé avoir fermé son ambassade en raison de  «l'aggravation des conditions de sécurité en Syrie, y compris dans  la capitale». Par ailleurs, un groupe islamiste, le Front al-Nusra,  a revendiqué dans un communiqué mis sur internet les attentats ayant  fait 27 morts samedi à Damas, disant avoir agi «en riposte à la  poursuite du pilonnage» par le régime de plusieurs villes rebelles.

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