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Mohamed Morsi se défend d'avoir voulu marginaliser l'armée

Le président égyptien Mohamed Morsi s'est défendu dimanche soir d'avoir voulu marginaliser des personnes ou des institutions en annulant des dispositions accordant de vastes pouvoirs à l'armée et en écartant le maréchal Tantaoui. Il a affirmé ne leur vouloir "que du bien".

13 août 2012, 07:30
Le président Morsi (centre) entouré par les généraux Tantaoui (g) et Sami Anan (d).

Mohamed Morsi, le nouveau président éyptien, s'est défendu dimanche soir d'avoir voulu marginaliser des personnes ou des institutions en annulant des dispositions accordant de vastes pouvoirs à l'armée et en écartant le maréchal Tantaoui. Il a affirmé ne leur vouloir "que du bien".

"Les décisions que j'ai prises aujourd'hui ne visaient pas certaines personnes et n'avaient pas non plus pour but de gêner les institutions, et ce n'était pas non plus mon but de restreindre les libertés", a déclaré le chef de l'Etat lors d'un discours prononcé à l'occasion du mois sacré du ramadan.
 
"Je n'ai pas voulu envoyer des messages négatifs à propos de qui que ce soit, mais mon objectif était de servir cette nation et son peuple", a-t-il ajouté en rendant hommage au travail des forces armées. "Je veux qu'ils se consacrent à une mission, la protection de la nation", a-t-il assuré.
 
"Du sang neuf"
 
M. Morsi a ajouté qu'il voulait "faire en sorte que nous avancions vers un avenir meilleur, avec une nouvelle génération, un sang neuf longtemps attendu".
 
M. Morsi, issu des Frères musulmans, a affirmé son autorité sur le pays en mettant à la retraite le maréchal Hussein Tantaoui, ancien ministre de la Défense en charge de la transition après la chute d'Hosni Moubarak en février 2011, et le général Sami Ena, chef d'état-major des armées. Les deux hommes ont été nommés conseillers auprès du président.
 
Le chef de l'Etat a également abrogé un décret constitutionnel pris par l'armée peu avant son élection qui visait à rogner ses prérogatives.
 
L'armée consultée
 
Ces décisions-surprises ont provoqué l'effervescence dans les milieux politiques et sur les réseaux sociaux, qui se demandaient si le maréchal Tantaoui avait accepté sans rechigner d'être écarté.
 
"Ce qui s'est fait l'a été en coordination et après des consultations avec les forces armées", a réagi une source militaire citée par l'agence Mena, en démentant les "rumeurs de réactions négatives (au sein de l'armée) aux changements à la direction des forces armées".
 
Pour l'analyste indépendant Issandr al-Amrani, "Morsi a effectivement, sur le papier, des pouvoirs dictatoriaux". "Reste à savoir comment il va les utiliser", dit-il sur son blog.
 
"Vu les circonstances, c'est le bon moment pour effectuer des changements dans l'institution militaire", a estimé Mourad Ali, un haut responsable du Parti de la Liberté et de la Justice (PLJ), la formation de M. Morsi. "C'est un président fort, et il exerce son autorité", a-t-il dit à l'AFP.
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