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Moutier consulte ses voisines sans pression ni passion

Moutier prend rendez-vous avec ses voisines afin de sonder leur volonté et voir si elles accompagneraient sa demande de rattachement au canton du Jura.

25 nov. 2013, 16:45
Maxime Zuber, le Maire de Moutier, ne veut pas brûler les étapes. Il compte sur les six communes voisines pour ne pas déséquilibré le district.

 La ville de Moutier demandera "vraisemblablement" son rattachement au canton du Jura, comme le lui permet l'accord entre Berne et le Jura. Son maire ne veut pas brûler les étapes, mais, formellement, la démarche ne fait aucun doute. Politiquement rien n'est moins sûr, les effets d'un solo du chef-lieu étant moins positifs que s'il part avec les communes voisines.

Le maire de Moutier Maxime Zuber ignore encore quand sa ville, seule des 49 communes du Jura bernois à avoir dit oui, dimanche, à la procédure visant à créer un nouveau canton, va adresser une demande formelle pour rejoindre le canton du Jura. La déclaration d'intention des gouvernements bernois et jurassien fixe un délai de deux ans, mais pour le reste, il appartient aux deux exécutifs de définir une procédure.

Risque d'enclaves

Avant d'en arriver là, il est important pour Moutier de faire tout ce qui lui est possible afin de rallier à sa cause les six communes qui lui sont voisines. Un changement de canton du seul chef-lieu, dont les citoyens ont accepté dimanche la poursuite du processus à 55,4%, déséquilibrerait en effet tout le district.
Des villages de sa couronne deviendraient des enclaves bernoises à l'intérieur des frontières jurassiennes. Même si leurs citoyens ont dit non dimanche, avec des taux compris entre 58,7% à Perrefitte et 79% à Corcelles, et à l'exception de Belprahon qui a affiché une égalité parfaite à 110 contre 110, ceux-ci pourraient revoir leur position à la lumière d'une situation nouvelle.

En cascade, sans pression ni passion

C'est dans cette optique qu'il est préférable que Moutier se détermine la première, d'autres communes pouvant alors, en cas de oui prévôtois, se prononcer en connaissance de cause. Cette procédure en cascade a été évoquée dimanche par Dick Marty, l'ex-conseiller aux Etats tessinois qui préside l'Assemblée interjurassienne (AIJ).

Une position partagée par Pascal Mahon, professeur de droit constitutionnel à l'Université de Neuchâtel. "Les communes de la couronne de Moutier qui ont voté non peuvent changer d’avis et demander un vote communal, pour rester dans le giron de leur chef-lieu. Raison pour laquelle je préconiserais des votes communaux échelonnés, en commençant par Moutier", a-t-il déclaré dans une interview au site en ligne du "Matin".

Les cantons de Berne et du Jura devront tenir compte de cette dynamique dans la préparation de la seconde phase du processus, a-t-il expliqué. On n'en est encore pas là et le maire de Moutier veut se garder de toute ingérence. "Il n'y a pas de raison de mettre de la pression et de la passion dans les relations de bon voisinage que nous devrons exploiter", a précisé Maxime Zuber lundi à l'ats.

A la rencontre des voisines

Selon lui, le fait que ses petites voisines n'ont pas voulu poursuivre le processus n'est pas vraiment un souci. "C'est avant tout le problème de ces communes. Si elles avaient voulu préserver le lien avec Moutier, elles savaient qu'elles devaient voter oui". Et Maxime Zuber d'affirmer dans "Le Temps" que "ce sont elles qui ont pris le risque de l'éclatement de la Prévôté".

Qu'à cela ne tienne: si Moutier se décide à engager la démarche communaliste, "il faudra aller à la rencontre de ces communes, avec lesquelles l'entente est très bonne, pour leur montrer qu'elles ont intérêt à suivre", selon M. Zuber.

Réunion des communes au 1er trimestre

Concrètement, le maire de Moutier envisage une réunion formelle, au cours du premier trimestre 2014, avec les autorités des communes de la couronne prévôtoise. Il y aurait deux points à l'ordre du jour, précise le maire: la collaboration intercommunale, avec éventuellement le projet de fusion, et l'avenir institutionnel de la Prévôté.

Ce projet de fusion entre près de la moitié des communes du district, lancée il y a près d'un lustre, a été gelé l'an dernier dans l'attente du résultat de dimanche. C'est une solution parmi d'autres, selon le maire de Moutier pour qui il est d'abord nécessaire de clarifier les choses.

Maires prêts au dialogues

Contactés par l'ats lundi, plusieurs maires de ces communes voisines se disent ouverts au dialogue. "On ne va pas refuser une invitation à une réunion pour discuter d'une situation" qu'ils admettent qu'elle sera nouvelle si Moutier quitte le Jura bernois, a notamment dit Roger Minder, maire de Grandval.
Et son homologue de Perrefitte Virginie Heyer de préciser son intérêt à évoquer le projet de fusion de communes dans un nouveau cadre institutionnel. Le maire ne souhaite pas s'exprimer davantage sur une éventuelle demande de transfert, en particulier parce qu'on ignore pour l'heure à qui il appartiendra de déposer cette demande, les autorités, le peuple...

Pronostics serrés

Rien ne dit cependant que le oui prévôtois dimanche, avec 389 voix d'avance, se transforme en essai à l'occasion d'un nouveau vote. Un sondage réalisé il y a quelques semaines montrait que les Prévôtois ne soutiendraient plus qu'à 46%, contre 49%, un transfert dans le Jura de Moutier seule, sans passer par la création d'un nouveau canton.

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