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Pourquoi le vote féminin a tant tardé en Suisse, l'enquête d'une historienne suisse

Il aura fallu 140 ans pour que les femmes obtiennent leurs droits politiques à tous les échelons en Suisse. L'historienne Brigitte Studer est l’auteure d’un récent ouvrage sur le sujet. Interview.

29 janv. 2021, 11:43
A gauche, une affiche placardée en 1919, lors de la première votation sur le sujet dans le canton de Neuchâtel. A droite, une affiche des opposants au suffrage féminin datant de 1920, à Bâle-Ville.

Comment est-il possible que la Suisse, qui s’est longtemps targuée d’être la plus vieille démocratie du monde, édictant dans sa Constitution de 1848 que «tous les Suisses sont égaux devant la loi», ait pu être l’un des derniers pays d’Europe à accorder le suffrage féminin? Il aura fallu près de 90 votations communales, cantonales et fédérales et plus de 140 ans de lutte pour que les femmes obtiennent gain de cause. Les explications de l’historienne Brigitte Studer, professeure émérite à l’Université de Berne et auteure d’un récent ouvrage sur le suffrage féminin en Suisse (Brigitte Studer, «La conquête d’un droit: le suffrage féminin en Suisse», Editions Livreo Alphil, 2021).

La Constitution de 1848 postulait l’égalité des droits. Mais de facto, la femme était exclue des droits politiques. Pourquoi?

Pour les auteurs de la Constitution, l’acteur politique était masculin. Dans la conception libérale, il devait être financièrement autonome. Les indigents, par...

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