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Soins médicaux de base: Alain Berset lance la campagne en vue du 18 mai

Le conseiller fédéral Alain Berset a lancé lundi la campagne en faveur d'un ancrage constitutionnel de l'encouragement des soins de base.

24 févr. 2014, 15:32
Alain

Le rôle des médecins généralistes, des pédiatres et autres infirmiers devrait être revalorisé. Le conseiller fédéral Alain Berset a lancé lundi la campagne en faveur de l'arrêté fédéral sur les soins médicaux de base, soumis au peuple le 18 mai. Le texte répond aux revendications des médecins de famille, qui ont entre-temps retiré leur initiative populaire.

Aujourd'hui, en Suisse, la population bénéficie de soins médiaux de base de qualité sur tout le territoire. Grâce au nouvel article constitutionnel, cette situation pourra perdurer en dépit des défis à venir, a affirmé le ministre de la santé lundi devant la presse.

La population vieillit et le nombre de patients atteints de maladies chroniques augmente, accroissant la demande en prestations médicales, de soins et d'assistance. Aujourd'hui, les médecins de famille effectuent les traitements d'urgence et les interventions simples.

Pénurie en vue

Mais le système est menacé. Nombre de généralistes atteignent l'âge de la retraite et ne trouvent pas de successeur pour leur cabinet, surtout dans les régions périphériques, a averti M. Berset. Une pénurie de professionnels de la santé se profile également dans d'autres secteurs, comme les soins aux personnes âgées.

Pour faire face, la nouvelle norme impose à la Confédération et aux cantons de renforcer les soins médicaux de base et de promouvoir la médecine de famille. Berne doit en particulier légiférer sur la formation dans le domaine des professions médicales de base et les conditions d'exercice des généralistes, mais aussi d'autres corporations comme les sages-femmes, les pharmaciens ou les physiothérapeutes.

Rémunération en question

L'article constitutionnel impose également une "rémunération appropriée des prestations de la médecine de famille". Le gouvernement est intervenu récemment pour la première fois dans la fixation des tarifs médicaux puisque les partenaires tarifaires (médecins, hôpitaux, assureurs) ne sont pas parvenus à se mettre d'accord pour corriger le Tarmed.

En consultation, sa proposition a néanmoins suscité des vagues parmi les intéressés, hôpitaux et spécialistes en tête. L'idée est que les généralistes et les pédiatres touchent en moyenne 9,80 francs de plus par consultation médicale. Pour compenser, les prestations fournies par différents spécialistes devraient être réduites de 9%.

Le Conseil fédéral doit encore trancher. Mais le calendrier prévoit une application des nouveaux tarifs dès l'automne, indépendamment du résultat du scrutin du 18 mai, selon M. Berset. Toute la mise en oeuvre du plan directeur en faveur de la médecine de base, qui fixe encore une meilleure rémunération des analyses rapides ou la formation de quelque 300 médecins supplémentaires par an, ne dépendra pas non plus du vote.

Au gré des cantons

Grâce à cet arrêté - "mieux réussi que l'initiative 'Oui à la médecine de famille' puisqu'il concerne tout le secteur de la santé de base, Spitex y compris " -, l'accès à la médecine de base sera pour la première fois ancré dans la constitution, a fait valoir Carlo Conti. Le président de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de la santé a assuré que la priorité ira au renforcement de la prise en charge proche du domicile.

Mais les mesures concrètes dépendront des cantons. Dans les régions rurales, il s'agit d'inciter des médecins à venir s'installer, tandis que les grands centres doivent plutôt freiner l'ouverture de cabinets de spécialistes, a noté M.Conti.

Frein aux coûts

Il n'est en tout cas pas question d'imposer une planification géographique des cabinets, a renchéri Alain Berset. Les mesures seront de type incitatif. Autre axe cher au conseiller fédéral: une meilleure coordination de la prise en charge des patients par les différents acteurs médicaux et la promotion des cabinets de groupe.

A terme, ce genre de mesures permettra de "freiner l'évolution des coûts de la santé", aux yeux du Fribourgeois. Mais pas question de promettre pour autant une baisse des primes maladie.

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