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Ukraine: Kiev n'interviendra pas militairement en Crimée

L'armée ukrainienne ne s'engagera pas militairement en Crimée, actuellement contrôlée par les forces russes, afin de ne pas dégarnir sa frontière à l'est avec la Russie.

12 mars 2014, 07:23
En Crimée, séparatistes et troupes russes continuent à renforcer leur contrôle de la péninsule ukrainienne.

L'armée ukrainienne n'interviendra pas en Crimée contrôlée par les forces russes afin d'éviter de dégarnir sa frontière à l'est avec la Russie, a déclaré mardi le président ukrainien Olexandre Tourtchinov. Il regrette que Moscou refuse tout contact avec Kiev pour trouver une solution.

"Nous ne pouvons pas nous engager dans une opération militaire en Crimée, sans dénuder la frontière est. L'Ukraine ne serait ainsi pas protégée. Les militaires russes comptent là-dessus", a déclaré M. Tourtchinov à l'issue d'un conseil de sécurité nationale et de défense.

Interrogé sur le scrutin organisé dimanche dans la péninsule de la mer Noire peuplée, Olexandre Tourtchinov a estimé que "ce qu'ils appellent le référendum ne se déroulera pas en Crimée, mais depuis les bureaux du Kremlin".

"C'est une farce, la plupart des habitants de Crimée vont boycotter cette provocation", a affirmé le chef de l'Etat ad interim. "Les militaires n'ont pas l'intention d'organiser le référendum, ils vont juste mettre de faux chiffres dans les procès-verbaux" des bureaux de vote, a-t-il ajouté.

Le premier ministre à Washington

Le premier ministre Arseni Iatseniouk s'est lui envolé pour Washington où il doit rencontrer ce mercredi le président Barack Obama ainsi que des responsables du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.

M. Iatseniouk s'adressera ensuite au Conseil de sécurité de l'ONU à New York. L'adoption d'une position commune semble cependant improbable, Moscou y disposant d'un droit de veto.

En Crimée, séparatistes et troupes russes continuent à renforcer leur contrôle de la péninsule ukrainienne. Les autorités prorusses de la région ont fait mardi un pas de plus vers la sécession en adoptant une "déclaration d'indépendance".

Cette décision devra permettre à la Crimée de demander en toute souveraineté à rejoindre la Russie, une fois annoncés les résultats du référendum, dont l'issue ne fait aucun doute. Le document a été voté par 78 des 81 députés du parlement régional.

Sécession rapide

La Russie a immédiatement adoubé la déclaration d'indépendance de la Crimée, la qualifiant d'"absolument légale". Moscou en a profité pour retourner l'exemple de l'indépendance du Kosovo contre les Occidentaux en rappelant que la Cour internationale de justice avait considéré à l'époque "qu'une déclaration unilatérale d'indépendance d'une partie d'un Etat ne violait aucune norme du droit international".

Le vote des parlementaires intervient alors que les forces russes contrôlent désormais les points stratégiques de la péninsule ukrainienne. Tout est en place pour une sécession rapide. Le "premier ministre", Serguiï Axionov, s'est autoproclamé "chef des armées" et les deux millions de Criméens, majoritairement russophones, ont vu les chaînes russes remplacer les chaînes ukrainiennes sur leur écran de télévision.

Des hommes en treillis fouillent tout voyageur arrivant à Simféropol en provenance du nord et seuls les vols en provenance de Moscou peuvent y atterrir. La région est de facto interdite aux responsables et observateurs internationaux.

Washington condamne

Entre Russes et Occidentaux, l'incompréhension est totale. Les deux chambres du Congrès américain ont adopté des textes condamnant l'intervention russe en Ukraine.

La Chambre des représentants a approuvé à une quasi-unanimité (402 voix contre 7) une résolution condamnant "la violation de la souveraineté, de l'indépendance et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine par des forces militaires de la Fédération de Russie".

Le texte, non contraignant, demande à l'exécutif américain d'imposer des sanctions de visas, financières, commerciales et autres contre de hauts responsables de Russie, des banques et organisations commerciales contrôlées par l'Etat, ainsi que d'autres agences publiques.

La chambre haute du Congrès, le Sénat, a de son côté approuvé par consensus une résolution condamnant "l'agression illégale de la Russie en Ukraine".

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