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2020, une année contrastée pour les vins suisses

Si la pandémie a fait augmenter la consommation de vin suisse dans le cercle privé, la vente aux restaurants et hôtels n’a pas pu être compensée. Bilan d’une année mitigée.

12 juil. 2021, 10:32
Pendant la pandémie, les privés ont augmenté leur consommation de vins suisses. (Image d'illustration, Signy centre 2019)

Les vins suisses ont vécu une année 2020 contrastée. Durant cette année de pandémie, la consommation privée de vin a été en hausse et a favorisé les vins suisses, mais les restaurants et hôteliers n’ont pas été en mesure de passer des commandes suffisantes pour compenser le manque à gagner du printemps.

L’Ecole hôtelière de Lausanne et la Haute école de viticulture et œnologie de Changins ont publié vendredi leur étude lancée en 2020 sur les vins suisses et l’impact du Covid-19. Au-delà de la pandémie, le secteur fait face à une crise structurelle.

Les privés ont consommé et acheté plus

Les producteurs de vin en Suisse ont vécu une année contrastée. Les privés ont consommé et acheté plus. Certains vignerons parlent d’un rebond fort et d’une solidarité généralisée durant l’été 2020. Ce n’est en revanche pas le cas des revendeurs, surtout dans le secteur de l’accueil. Le secteur de l’évènementiel s’est par ailleurs effondré.

Ainsi, les producteurs qui s’en sortent le mieux bénéficient d’une clientèle privée importante et ont été capables de l’atteindre efficacement. Plusieurs vignerons mettent en avant l’importance d’un site web convivial. L’envoi de courrier et la présence sur les réseaux sociaux semblent avoir également contribué à maintenir le lien avec les clients, souligne l’étude.

Les producteurs de vin ont pu bénéficier d’actions locales ou régionales qui ont bien fonctionné. Ainsi, les bons DireQt (Suisse romande), WelQome (Vaud), Kariyon (Fribourg) et les autres initiatives locales ont été très efficaces. Ces offres ont également été une excellente occasion de se rapprocher des consommateurs.

Les vignerons indépendants ont le mieux résisté

Les «vignerons indépendants», qui sont fortement différenciés par leur réputation, ont généralement le mieux résisté à la crise. Pour certains, 2020 s’annonce même comme «la meilleure année jamais vue».

Les «grandes maisons» ont elles pu exploiter leur taille. Elles ont notamment lancé des actions de communication/marketing et ont réduit leurs marges, limitant ainsi les dégâts.

Les «vignerons intermédiaires», qui ne commercialisent qu’une partie limitée de leur production en direct, ont dû faire avec une clientèle moins accessible, une demande en berne pour les raisins et le moût et la pression sur les prix.

La situation des «microvignerons», déjà difficile avant la crise, a empiré. Les problèmes sont ici d’ordre structurel et se caractérisent notamment par une dépendance forte vis-à-vis d’un faible nombre d’intermédiaires.

Crise structurelle

La pandémie a exacerbé les déséquilibres qui existaient déjà dans le secteur. «La crise est de nature structurelle: la viticulture suisse fait face à plusieurs problématiques qui ont pris de l’ampleur ces dernières années», note l’étude.

Les producteurs doivent faire face notamment à la complexité du marché suisse, ou «tout est fragmenté et sujet au régionalisme» et où il n’existe pas de solution unique, face à des besoins et opinions très variés. La branche fait par ailleurs face à un manque de soutien et à l’absence d’une gouvernance suffisamment forte au niveau national, tandis que la filière fonctionne en flux tendus, ce qui la rend très tributaire des aléas économiques et climatiques.

Les coûts de production restent par ailleurs élevés en Suisse. Il est impossible de produire des vins d’entrée de gamme à des prix comparables à ceux des pays voisins.

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