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Genève: disparités entre écoles dans la lutte contre le harcèlement

Une évaluation de la Cour des comptes communiquée mardi montre que l’application du plan contre le harcèlement n’est pas égalitaire entre les établissements. Près de la moitié des enseignants n’ont pas suivi la formation.

15 oct. 2019, 13:47
La moitié des enseignants n'a pas suivi les formations recommandées.

A Genève, le plan d’action de lutte contre le harcèlement entre élèves, lancé par le Département de l’instruction publique (DIP) en 2016, est trop décentralisé. Des disparités apparaissent entre les établissements scolaires, relève une évaluation de la Cour des comptes, publiée mardi.

Il est bien de s’adapter à la réalité du terrain, mais cette approche a ses limites, a expliqué Isabelle Terrier, magistrate à la Cour des comptes. Ainsi, sur 16 écoles interrogées, trois n’ont pas trouvé de cas de harcèlement entre élèves à signaler, affirmant même n’avoir jamais eu affaire à ce problème jusqu’à aujourd’hui.

La formation dispensée aux enseignants pour leur permettre de prévenir, de repérer et de gérer les cas de harcèlement entre élèves n’a été suivie que par la moitié d’entre eux. Par ailleurs, les enseignements de base intègrent trop peu des notions comme l’empathie, le respect ou la bienveillance.

Le protocole d’intervention, lorsqu’il existe, est adapté par la direction de chaque établissement scolaire. La Cour des comptes a constaté qu’il était généralement peu évident, pour les enseignants, de signaler les cas de harcèlement. Trop de temps était souvent utilisé pour collecter les preuves, au détriment des victimes.

Les risques du numérique

La Cour des comptes a émis une série de recommandations visant à améliorer le dispositif. Elle propose notamment de renforcer la formation des enseignants, notamment concernant les risques liés au numérique. Un cas de harcèlement sur deux se poursuit en effet sur les réseaux sociaux, a rappelé Mme Terrier.

La Cour des comptes estime aussi qu’il faudrait donner au corps enseignant les outils pour leur apprendre à gérer des classes difficiles. Le suivi des cas de harcèlement doit être également amélioré, ainsi que les informations transmises aux différents acteurs. Le DIP a promis que les recommandations seraient appliquées.

Selon diverses études, on estime qu’entre 5% et 10% des élèves sont victimes de harcèlement de la part de leurs camarades. On retrouve à peu près les mêmes chiffres dans toute l’Europe, a souligné Mme Terrier. A Genève, un rapport du service de recherche en éducation (SRED) de 2013 montre que ce fléau touche 6% des élèves.
 

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