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Poste de procureur général: 2 candidats que tout oppose

Le dimanche 13 avril un nouveau procureur général siègera à Genève. Les Genevois devront départager deux candidats radicalement différents.

23 mars 2014, 09:46
Olivier Jornot devait succeder à Daniel Zappelli au poste de procureur general.

Les Genevois éliront dimanche 13 avril leur nouveau procureur général pour un mandat de six ans. Soutenu par l'ensemble de la droite, l'actuel chef du Ministère public Olivier Jornot affrontera l'avocat Pierre Bayenet, candidat de l'extrême-gauche.

Pour remporter cette élection qui est une spécificité genevoise, il faut obtenir la majorité absolue. Vu les forces politiques en présence, il paraît très peu probable que la victoire échappe au sortant Olivier Jornot.

Sa candidature lancée très tôt a largement convaincu en dehors de ses propres rangs du PLR. Le PDC, l'UDC et le MCG se sont alignés derrière l'ancien député qui avait succédé au démissionnaire Daniel Zappelli en avril 2012. Ses qualités de gestionnaire sont unanimement reconnues car il a réussi à mettre de l'ordre dans un Ministère public plombé par des problèmes d'organisation.

Politique répressive

Olivier Jornot, 44 ans, défend une ligne répressive dure envers les criminels. Il a serré la vis aux dealers, aux multirécidivistes et aux délinquants de la route en utilisant largement la détention. Peu lui importe la surpopulation de Champ-Dollon: "je ne suis pas responsable de l'outil carcéral, qui n'a pas été adapté en conséquence", expliquait-il dans "Le Temps".

Sa politique répressive s'applique également aux étrangers en situation illégale qui n'ont pas commis d'autres délits que la violation de la loi sur les étrangers. Il entend ainsi lutter contre la petite criminalité.

Pour la réinsertion

Cette politique d'incarcération à large échelle se heurte de plein fouet à la vision défendue par l'avocat présenté par "Ensemble à Gauche" Pierre Bayenet. A 37 ans, le défenseur des squatteurs de Rhino et spécialiste des droits humains mise sur la réinsertion des délinquants par des mesures de probation plutôt que des emprisonnements.

Il veut aussi se focaliser sur les gros trafiquants de drogue et non pas sur les petits dealers. Ce discours anti-répressif, qualifié d'angélique par ses détracteurs, détonne à Genève. L'humaniste n'a pas réussi à convaincre au-delà des rangs de l'extrême-gauche et du milieu syndical.

Les socialistes et les Verts ne se mouilleront pas dans cette campagne. Les deux forces parlementaires de gauche reprochent à Pierre Bayenet son manque de charisme et ses faibles qualités managériales. Seuls quelques élus sont sortis du rang pour appuyer cette candidature, qui a le mérite selon eux de ne pas laisser le champ libre à Olivier Jornot.

Election tacite

A Genève, les magistrats du pouvoir judiciaire sont élus tous les six ans. L'élection a lieu tacitement si le nombre de candidats ne dépasse pas celui des postes à pourvoir dans chaque juridiction. Cette année, 520 candidatures ont été déposées pour 539 postes. Seule l'élection du procureur général fait l'objet d'un scrutin.

A noter que le Ministère public augmente sa représentation féminine. Il atteint quasiment la parité avec 20 femmes, contre 17 actuellement, sur 43 procureurs.

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