Elle est encore toute tremblante, au milieu des chaises renversées, des tentes pliées et des toiles déchirées, ce jeudi soir au parc des Sports. «Heureusement, nous n’avions pas encore ouvert, il n’y avait pas d’enfants à l’intérieur», souffle Edith Pourcelot, gérante de Peppiland. Le parc d’attractions gonflable itinérant en était encore au stade du montage, lorsque la tempête s’est abattue sur la ville.

null

Le parc Peppiland était en plein montage lorsque la tempête a éclaté.

L’équipe avait pourtant pris ses précautions, durant l’après-midi. Notamment en stationnant des véhicules tout autour de l’espace terrasse, pensant qu’ils feraient barrage contre le vent. Un moment, les collaborateurs ont même tenté de tenir les tentes, avant de battre en retraite dans leurs caravanes. Lorsqu’ils en sont ressortis, ils n’ont pu que constater l’étendue des dommages, l’une de leurs structures en toile s’étant même écrasée contre le pare-brise d’une voiture stationnée dans le parking public.

Peppiland avait déjà connu ça

A deux jours du lancement, c’est un coup dur pour Peppiland. Ce d’autant que ses responsables avaient déjà vécu un épisode similaire à Morges, il y a quelques années. «Là, le parc était ouvert. Il y a eu plein de dégâts, un jeu s’est envolé mais il n’y a pas eu de blessé», raconte Edith Pourcelot.

null

Le parc d’attractions a subi bien des dégâts.

Loin de se laisser abattre, elle et son associé se sont immédiatement mis en quête de tentes de secours afin d’assurer l’ouverture, prévue samedi. Ainsi que la suite de l’aventure, Peppiland devant rester à Morges jusqu’au 20 juillet, avant d’y revenir du 14 au 27 août pour une seconde session estivale.

null

A la rue de Lausanne, le trottoir était obstrué par un arbre. Photo: Flos

A quelques encablures du parc des Sports, les hôtes du camping semblent avoir mieux résisté aux intempéries. «Le gérant est passé ce matin pour nous avertir et nous dire de démonter les structures légères», indique un couple, dont la caravane est intacte.

Ma tente a tenu, mais tout est trempé. Je vais me débrouiller pour trouver autre chose pour cette nuit.

Un résident du camping de Morges

Sur un emplacement voisin, un homme se montre décidé à mettre toutes les chances de son côté, dans le cas où le ciel se déchaînerait à nouveau. Son véhicule, qu’il a garé juste devant son camping-car, lui sert de point d’attache pour arrimer son auvent.

D’autres ont tout bonnement décidé de quitter les lieux, à l’image de ce saisonnier qui ignorait tout du coup de tabac qui se préparait, contre lequel les autorités avaient largement mis en garde. «Ma tente a tenu, mais tout est trempé, lâche-t-il sous une fine pluie. Je vais me débrouiller pour trouver autre chose pour cette nuit.»

null

Sur la terrasse de La Crique, le mobilier était sens dessus dessous, jeudi en fin de journée.

En se baladant dans la ville, difficile d’ignorer que la tempête est passée par là. A la rue du Château, des barrières de chantier forment un mikado géant, tandis qu’un peu partout, des branches jonchent le sol. Le bal des feux bleus, incessant, indique que les secours ont fort à faire (lire encadré).

null

Près du restaurant du tennis, certains végétaux n’ont pas résisté.

C’est le vent, surtout, qui a semé la pagaille, ce que ne peuvent que constater les navigateurs qui s’aventurent jusqu’au port. Emmitouflé dans son ciré jaune, Domenico Di Giacomo nous explique que sa bâche n’a pas tenu, emportant des morceaux de bois au passage. «J’étais en livraison pendant la tempête et je n’ai pas pu venir contrôler mon bateau avant.»

Son voisin n’a pas eu davantage de chance, sa protection ayant également été arrachée par les bourrasques. «Elle a explosé», lâche-t-il avec fatalisme.

null

Domenico Di Giacomo n’a pu que constater les dégâts, à son arrivée au port.

Les pompiers n’ont pas chômé
Les premières alarmes sont tombées aux alentours de 17h20, pour le SIS Morget. Et elles se sont enchaînées à un rythme effréné. A 20h45, le commandant Thierry Charrey en comptabilisait pas moins de 59. A titre de comparaison, le violent épisode de bise de février dernier en avait entraîné une vingtaine. Les pompiers morgiens ont eu fort à faire en raison de chutes de matériaux, mais ils avaient pris les devants. Informés par l’ECA du risque d’orage violent, ils avaient préparé l’ouverture d’un poste de commandement avancé à la caserne de Morges et mobilisé du personnel. L’essentiel de leurs interventions a consisté à sécuriser tous les lieux où des végétaux se sont abattus. S’ils ont été en mesure de dégager la route à certains endroits, cela n’a pas été possible partout, et il faudra attendre que des bûcherons ou des employés communaux s’en chargent ces prochains jours. Pour mener à bien ces opérations, les sapeurs du SIS Morget ont reçu l’appui de leurs collègues du Service de protection et sauvetage Lausanne, équipés de matériel permettant de scier le bois. «On a des tronçonneuses, mais on est limités, expose Thierry Charrey. Quand il y a 10 ou 15 arbres qui tombent en même temps, ce n’est pas suffisant.»

A Morges, la tempête a laissé des traces

Vents violents et pluies intenses, la journée de jeudi n’a pas été de tout repos pour La Coquette. En fin de journée, certains n’ont pu que constater les dégâts. Reportage.