Le plan d’affectation communal (PACom), c’est cette feuille de route qui doit fixer les grandes lignes du développement territorial de Morges pour les prochaines années. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les avis divergent sur les orientations à y donner.

D’un côté, il y a la Municipalité, qui a décidé de remettre le PACom à l’enquête, après avoir opéré pareille démarche en 2019. La présentation de ce projet revu et corrigé s’est accompagnée d’une large campagne de communication.

De l’autre, il y a les opposants. Et parmi eux, le collectif SOSMorges.ch. Site internet et page Facebook dédiés, stands au marché, courriers des lecteurs: la mobilisation a été soutenue.

Près de deux fois plus d’oppositions qu’en 2019

Le résultat, c’est une avalanche d’oppositions déposées au greffe dans le cadre de la procédure publique qui s’est terminée dimanche. Environ 300, contre un peu plus de 150 il y a quatre ans.

«Leur nombre est supérieur à ce à quoi on s’attendait, reconnaît Laure Jaton, municipale de l’Urbanisme. Mais il y en a énormément qui ont le même contenu car elles proviennent d’un modèle type.»

Il y a un sentiment de lassitude et parfois d’indignation de notre population devant la bétonisation rapide de notre ville.

William Saarbach, membre de SOSMorges et conseiller communal

Pour William Saarbach, membre de SOSMorges, ces réactions s’expliquent par «un sentiment de lassitude et parfois d’indignation de notre population devant la bétonisation rapide de notre ville». Et le conseiller communal vert’libéral d’évoquer aussi un «sentiment d’impuissance devant un département de l’Urbanisme qui semble sourd à une demande de plus en plus générale de mise sur ''pause'' du développement immobilier débridé à Morges».

Le photomontage de la peur

A l’appui de son propos, le collectif a voulu montrer ce à quoi pourraient ressembler certains lieux, si le document était validé en l’état. Ses photomontages laissent apparaître des blocs massifs face au lac. «Ces images ne correspondent pas à la réalité du PACom», réagit Laure Jaton. L’exécutif dispose d’ailleurs d’un rapport, établi par un bureau mandataire, qui «apporte la preuve de leur non-conformité». William Saarbach assure, lui, qu’«elles sont précises à 20 cm près. C’est le résultat du travail de dessinateurs en bâtiment».

Le changement est compliqué, et il doit être accompagné. Tout le monde n’a peut-être pas compris ce que signifie la densification vers l’intérieur.

Laure Jaton, municipale de l’Urbanisme

Reste que le sujet divise, et que les autorités auront fort à faire pour analyser les oppositions et rencontrer leurs auteurs. Laure Jaton rappelle que, de tout temps, les villes ont été en constante mutation. Mais les sensibilités sont plus exacerbées aujourd’hui: «Pour une frange de la population, le changement est compliqué, et il doit être accompagné. Tout le monde n’a peut-être pas compris ce que signifie la densification vers l’intérieur. Lors des balades que nous avons organisées dans les quartiers, des gens nous ont aussi dit que c’était super.»

Au final, ce sera à l’organe délibérant de lever ou non les oppositions, au moment de se prononcer sur le préavis y relatif. D’ici là, SOSMorges espère avoir «un dialogue intelligent et constructif avec l’Urbanisme sur les points les plus problématiques de ce PACom, en vue d’en faire quelque chose de tout à fait acceptable pour sa présentation au Conseil communal», indique William Saarbach.

Morges: avalanche d’oppositions au plan d’affectation communal

Des centaines de personnes se sont manifestées dans le cadre de la mise à l’enquête du document qui fixe les grandes lignes du développement territorial de la ville.