Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à ce sujet?
C’est avec mon père. Il m’a parlé de Monsanto, une entreprise puissante, avec des lobbies partout, y compris dans l’Union européenne, et de ses agissements non éthiques avec les fermiers, contraints à acheter ses semences. En me documentant, j’ai vu qu’il y avait une histoire incroyable à raconter et, mieux encore pour un photographe, à illustrer.
En quoi exactement a consisté le travail que vous avez mené?
Cela a duré cinq ans. J’ai rencontré des gens, au Vietnam et aux Etats-Unis, choisis parce que représentatifs des problèmes posés partout par Monsanto. J’ai récolté des témoignages, pris des photos de personnes et de sites, détruits écologiquement, économiquement et socialement. L’exemple d’Anniston (lire encadré) est frappant, mais il n’est pas unique. Au Vietnam, trois générations après la guerre, la population souffre toujours des séquelles de l’emploi de «l’agent orange». Ce qui explique...