L’association «Ecologie et altruisme» a remis mardi au Grand Conseil vaudois une pétition qui demande de sauver le Mormont. Cette colline, près d’Eclépens, a été occupée pendant cinq mois par des zadistes pour empêcher une extension de la gravière d’Holcim. Leur évacuation par la police, à fin mars, a une nouvelle fois fait débat en plénum.
La pétition, munie de 1167 signatures, a été remise à la présidente du Parlement par l’activiste chinoise du climat, Howey Ou. Le texte rappelle la riche biodiversité du site. Il réclame la suspension de l’autorisation d’exploiter la parcelle de la Birette et le classement du reste de la colline en zone protégée.
La pétition demande aussi aux autorités de faire preuve de tolérance envers les zadistes qui ont été délogés du site par la police à la fin du mois de mars. Enfin, un fonds devrait voir le jour pour permettre la reconversion des travailleurs de Holcim «qui ne souhaitent plus participer à la destruction de la biodiversité».
Une résolution
Fin mars, la police était intervenue en grand nombre pour déloger les occupants de cette Zone à défendre (ZAD). Le député José Durussel (UDC) s’est inquiété mardi de la «réaction tardive» du Conseil d’Etat et a fait voter, à une voix près, une résolution non contraignante qui demande au gouvernement de «réagir dans les plus brefs délais» si une situation similaire devait se représenter.
La conseillère d’Etat Béatrice Métraux a insisté sur le fait que le Conseil d’Etat n’avait pas tardé à agir. «La police a procédé à l’évacuation dès le premier jour de la décision de justice l’y autorisant», a-t-elle rappelé.
La proportionnalité doit guider l’action publique a ajouté Hadrien Buclin (Ensemble à Gauche et POP). «Les zadistes ont eu le mérite d’éveiller les consciences, d’engager le débat sur les alternatives au béton et sur l’intérêt du site pour la biodiversité», a relevé Jean Tschopp (PS), qui a qualifié la résolution de «provocation».
Une interpellation
Enfin, le groupe PLR a déposé une interpellation qui demande au Conseil d’Etat de chiffrer les coûts totaux de ce «siège» pour l’Etat, pour le propriétaire de la parcelle Holcim ainsi que pour les communes voisines d’Eclépens et de La Sarraz. Ce texte demande aussi quelles sont les «responsabilités pénales» des deux associations (Association pour la sauvegarde du Mormont et l’Association des orchidées du Mormont) qui ont soutenu les zadistes.