Elle n’est ni un chef-lieu de district, ni une ville historique, mais elle s’invite de plus en plus dans la cour des communes d’envergure régionale. Quels seront les enjeux qui animeront Gland pendant la prochaine législature, qui démarrera dans quelques mois? Cinq ans pour se transformer, pour se développer, pour convaincre, se redessiner. On fait le tour des grandes thématiques qui feront vibrer la cité entre 2021 et 2026… et peut-être même au-delà.

1. Intégrer en douceur le quartier de La Combaz

D’ici à deux ans, quelque 200 appartements devraient être prêts à accueillir leurs habitants dans le nouveau quartier de La Combaz. D’ici à 2030, c’est plus de 400 logements qui sont prévus sur ce site. Une telle construction crée forcément des défis, dont celui du trafic. A Gland, certains craignent que les routes ne soient pas adaptées et soient saturées. Un réaménagement du carrefour de la rue de la Combe et de l’avenue du Mont-Blanc, validé par le Conseil communal en 2016, est cependant prévu pour fluidifier le trafic. Autre enjeu: la proximité du centre de traitement des graviers de la Ballastière. Pour diminuer les nuisances sonores, le déplacement du concasseur ou la construction d’un mur antibruit sont envisagés.

2. Urbanisme: geler ou développer?

Une tour de 60 mètres de haut pour Swissquote, un quartier de 400 appartements, la possible arrivée d’un McDonald’s: il n’y a pas à dire, les projets immobiliers se multiplient. Ce qui n’est pas du goût de tout le monde: pour la gauche, il faudrait davantage réfléchir à la direction que l’on veut donner à ce développement urbanistique. Et pour avoir le temps de le faire, les élus proposent de geler les projets immobiliers. Mais du côté de la Municipalité, on réfute l’idée que l’on construit sans vision à Gland. Pour ces prochaines années, l’enjeu sera de finaliser le nouveau plan d’affectation communal (PACom), pour l’heure bloqué, car les communes du plan intercommunal dans lequel il est inclus ne parviennent pas à se mettre d’accord.

3. Accueillir les entreprises

La Ville de Gland veut ouvrir les bras aux entreprises. Elle l’a montré, il y a deux ans, en engageant un délégué à la promotion économique. Son rôle? Continuer de redorer le blason de la commune, longtemps perçue comme une cité-dortoir, et favoriser le développement économique local. Car Gland est consciente de ses atouts: une position centrale entre Genève et Lausanne, des impôts plutôt bas en regard de la moyenne cantonale, une gare flambant neuve et une sortie d’autoroute. De quoi, sur le papier en tout cas, attirer les grandes entreprises sur son territoire. Le but: que l’important développement de Swissquote ne soit pas un cas unique.

4. Voir naître une patinoire régionale

Cela fait plusieurs années que les sportifs l’attendent avec impatience, la nouvelle patinoire régionale. La structure provisoire installée à Perroy avait donné un peu de répit, mais les clubs de hockey se retrouvent maintenant sans surface de glace d’une taille suffisante. Après des discussions entre Nyon et Gland, c’est finalement vers cette dernière commune que tous les regards se tournent. L’idée est bien là, les études sont en cours au sein des équipes de la Ville, même si le Conseil communal n’a pas encore eu à analyser de projet concret. Un partenariat public-privé est envisagé par la Municipalité, qui espère une patinoire effective dans le courant de la législature.

5. Une nouvelle step avant d’être débordés

Gland aurait dû être le centre régional pour l’épuration des eaux usées. Trente communes de la région, dont Nyon, auraient dû se greffer à la station prévue sur le site du Lavasson. Mais devant les hésitations du chef-lieu à soutenir franchement le projet, l’imposante step va être revue à la baisse. Sans Nyon, la structure qui prendra place sur le même lieu qu’auparavant devrait desservir les vingt et une communes de l’Association pour l’épuration des eaux usées de La Côte (APEC). Et pour elles, il y a urgence: la station de la Dullive, qui traite actuellement leurs eaux usées, a déjà dépassé ses capacités maximales. Objectif pour la mise en service de la nouvelle step: 2025.

6. Pacifier les nuits malgré la pandémie

Depuis ce printemps, les incivilités se sont multipliées à Gland. Conséquence de la pandémie de coronavirus et de ses nombreuses restrictions aux libertés individuelles, ou problème intrinsèque à la ville? Quoi qu’il en soit, les habitants en ont vu et entendu de toutes les couleurs. De quoi inciter la Municipalité à agir rapidement, notamment en mettant en place des ateliers avec les travailleurs sociaux pour entrer en contact et dialoguer avec les jeunes. L’accès aux espaces de loisirs a également été étendu. Combler le fossé intergénérationnel avec les plus âgés est un défi que la commune devra relever, une démarche qu’elle a déjà entamée en proposant aux jeunes de réaliser des capsules vidéo pour se raconter sur les réseaux sociaux. Sera-ce suffisant?

7. Cultiver l’âme de la ville

Départie de son image de cité uniquement résidentielle, Gland a maintenant une âme. C’est en tout cas l’impression que donne la présence du marché du mercredi soir, à la place de la Gare. Depuis 2015, on n’y vient pas seulement pour faire le plein de produits locaux, mais aussi pour boire un verre, rencontrer la ville et surtout ses gens. Et si la pandémie a largement freiné les activités, Gland est de plus en plus vivante. Un lieu pour les jeunes à la Pépinière, une association pour les seniors (VIVAG), des animations à la plage de la Falaise, des surfaces pour permettre aux graffeurs d’exprimer leur art… De quoi poursuivre sur cette lancée, et continuer de cultiver son âme.

Gland: tous les partis unis pour défendre la tour Swissquote

Un comité composé de membres de tous les partis glandois s’est formé pour défendre le plan qui permet la construction d’une tour de 60 mètres de haut chez Swissquote. Celui-ci sera soumis à un vote populaire.