Quels seront les axes de la politique glandoise ces cinq prochaines années? C’est ce qui est détaillé dans le tout nouveau programme de législature, qui vient d’être envoyé à tous les habitants.

Ce plan a été élaboré de manière participative avec une cinquantaine de collaborateurs de la commune. La volonté des autorités? Mettre l’humain au centre, le tout sur fond de développement durable. Au fil des quelques pages au graphisme limpide, la Municipalité égrène les projets qui lui tiennent à cœur. Interview de la syndique Christine Girod, à la tête de l’exécutif jusqu’en 2026.

Christine Girod, parmi les grands projets, on retrouve l’ancien bâtiment du WWF, acheté en 2020 pour 17 millions de francs. On en sait davantage sur ce qu’il contiendra?

On en est à la définition du programme de ce que l’on veut et de ce qu’il est possible d’y mettre. Il y aura ensuite une étude pour l’assainissement du bâtiment, puis des travaux, qui devront être validés par le Conseil communal.

Il y en a donc encore pour un moment?

Oui, mais nous ne sommes qu’en 2022, et nous souhaitons réaliser cela dans la législature à venir, soit jusqu’en 2026. Les travaux préparatoires prennent du temps.

Cela fait long, depuis son acquisition il y a deux ans…

Oui, mais ce n’est pas tous les jours que l’on achète un bâtiment aussi grand et que l’on a ce genre d’ambitions. Il s’agit tout de même d’un gros programme, il y aura plusieurs acteurs et métiers différents dans ce bâtiment: la bibliothèque communale et scolaire, les FabLab [ndlr : ateliers de fabrication numérique], les espaces de coworking. Il faut se donner le temps de préparer tout cela comme il faut.

Le bâtiment a servi de centre de test puis de vaccination et est maintenant vide. Cela a-t-il retardé son aménagement?

Non, ce n’était pas bloquant par rapport aux travaux, car nous étions encore en phase d’analyse du programme et de ce qu’il contiendra.

Un autre point mentionné est celui de la réorganisation de la sécurité, qui a beaucoup été en question pendant les restrictions sanitaires, avec de nombreuses incivilités. C’est donc aussi une priorité pour la Municipalité?

Nous nous sommes posé la question de manière générale. La sécurité, ce ne sont pas seulement des agents en uniforme, c’est aussi comment les habitants perçoivent leur quartier, comment ils se sentent dans l’espace public, comment ils interagissent avec leurs voisins.

C’est tout ce maillage social qui a fait l’objet d’un questionnaire envoyé à un panel d’habitants. Cela nous permettra d’élaborer une politique sécuritaire au travers de tout l’aspect social et du vivre ensemble.

Mais la situation s’est améliorée par rapport au printemps 2020, non?

On était dans une situation de crise Covid, et on a réussi à calmer un peu les choses, notamment avec des médiations sociales dans les quartiers. Mais ce n’est pas parce que cela va mieux qu’il ne faut pas se projeter pour les années à venir.

La mobilité en voiture est à peine évoquée dans ce programme, alors que les bouchons sur l’avenue du Mont-Blanc, la rue principale qui traverse Gland, compliquent la vie des citoyens. Sans compter l’arrivée des nouveaux habitants à La Combaz et peut-être d’un McDonald’s. Le prenez-vous en compte?

Clairement oui, c’est une préoccupation. Il y a beaucoup de dossiers qui ne sont pas nommés dans ce programme mais sur lesquels on travaille depuis longtemps et qui vont continuer de nous occuper.

Deux études sur la mobilité sont en cours: le plan directeur de la mobilité et des stationnements, et la réorganisation des transports publics. Car la mobilité, c’est aussi la mobilité douce, les piétons, réorganiser les flux, connecter les quartiers… nous ne sommes pas focalisés sur l’avenue du Mont-Blanc, mais étudions la situation dans son ensemble.

Certes, vous ne vous focalisez pas là-dessus, mais c’est quand même une grande partie des soucis des Glandois.

Il faut voir la politique et l’évolution à long terme. Bien sûr, c’est chargé, comme dans n’importe quelle ville, il y a un flux élevé, mais de là à remettre des routes, non.

C’est là qu’on en vient sur la durabilité: l’avenir, cela ne sera pas la voiture à tout va. Si on veut se donner les moyens de respecter les objectifs en termes de plan climat et agenda 2030, la décarbonisation passe aussi par moins de gaz à effet de serre, qui sont pour beaucoup dû aux transports.

Cela ne veut pas dire que l’on n’écoute pas nos citoyens, mais on doit réfléchir globalement et avec une vision d’avenir, en prenant les problématiques à 360 degrés.

La solution, c’est le transfert modal?

Il faudra en arriver à d’autres formes de mobilité, oui.

Christine Girod à l’interview. Photo Cédric Sandoz

Dans ce programme, vous parlez de «faire rayonner la ville». Pourquoi est-ce nécessaire?

L’image de la ville est importante pour les citoyens, parce que si une ville a une bonne réputation, c’est un point positif pour les habitants. C’est positif aussi pour le travail avec les autres communes. Partager notre quotidien fait partie du bon voisinage. En tant que ville, il y a un certain nombre de points sur lesquels on peut venir en appui. Nous avons aussi envie de valoriser tout ce qui a été réalisé.

Vu que nous sommes une ville centre, nous allons vers cette tendance d’augmentation de la population.

Christine Girod syndique de Gland

Le but est-il d’attirer de nouveaux habitants et entreprises?

Selon la Loi sur l’aménagement du territoire (LAT), Gland est une ville centre. Nous allons vers cette tendance d’augmentation de la population. Mais nous voulons le faire de la meilleure façon possible, avec une commune à l’écoute des habitants. De nouveaux emplois sur notre territoire contribuent à cette attractivité et à un équilibre.

Un autre point, celui d’une volonté de «gestion humaine du personnel». Faites-vous référence à la crise qui concerne le licenciement très médiatisé de deux assistants de sécurité publique?

Ce que nous entendons dans ce chapitre, c’est que nous avons une volonté forte de donner la possibilité à nos collaborateurs de se former. Nous révisons aussi le règlement du personnel, ainsi que l’évaluation des collaboratrices et collaborateurs. Pour ce dernier point, nous essayons d’aller davantage vers le partage des expériences et des difficultés, d’utiliser une méthode plus moderne basée sur l’écoute.

Mais est-ce une leçon tirée de la crise des ASP?

Ce n’est pas un effet de la crise, mais n’importe quelle crise donne l’occasion de se remettre en question. Cela nous conforte dans l’idée que notre nouveau système d’évaluation devrait nous mettre à l’abri de certains éléments qu’on ne verrait peut-être pas autrement.

Vous êtes syndique depuis six mois, comment cela se passe-t-il?

J’ai eu un très bon accueil de la part mes collègues et de la population, je me sens à ma place. J’apprends un nouveau métier, il me faudra avoir exercé pendant une année complète pour avoir mieux les choses totalement en main, mais c’est un beau défi. C’est un plaisir de travailler pour la Ville de Gland.

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