Le procès du pédophile se poursuit aujourd'hui. La matinée est consacrée à l'audition de différents médecins, dont un sexologue et psychiatre qui a suivi le prévenu en 2009.
Le médecin n'exclut ni ne confirme que son patient aurait pu avoir des érections. L'homme suivait un traitement contre le cancer qui aurait pu avoir des effets négatifs sur sa sexualité ou sur sa libido.
Experts sur la sellette
En droit, le viol implique un rapport sexuel. L'usage d'objets divers pour pénétrer une victime n'est pas considéré comme un viol mais comme une contrainte sexuelle.
Raison pour laquelle le sexologue et l'urologue auditionnés ce matin ont été mis sur la sellette pour savoir si, au vu des differentes pathologies dont souffre le prévenu, un viol dans sons sens juridique était possible ou pas. En effet, pour la justice il s'agit de savoir si le viol sera retenu ou pas.
Quoiqu'il en soit. Cette qualification n'aura pas beaucoup d'incidence sur la quotité de la peine, qui pourrait être de 15 ans maximum.
Risques élevés de récidive
L'experte psychiatre, auteure d'un rapport sur le prévenu, évoque des risques de récidives élevés, voire très élevés, chez l'accusé. Un traitement sécurisé en ambulatoire est à exclure.
Pour la spécialiste "il est clairement impossible de croire l'accusé lorsqu'il prétend qu'il est aujourd'hui guéri, que grâce à l'aide de Dieu, il est un homme nouveau. La dangerosité de ce pédophile est réelle, d'autant qu'il est dans le déni de la limite entre le bien et le mal".
Addiction subordonnée à la pédophilie
La consommation très élevée et pendant de nombreuses années d'images pédo-pornographiques sur internet a fonctionné chez le pervers comme un ersatz. "A un moment donné, cela ne suffit plus et il faut un passage à l'acte", notifie l'experte psychiatre. Mais cette addiction n'est pas à l'origine des crimes commis. Cette addiction est subordonnée à la pédophilie.
L'experte affirme qu'on ne guérit jamais de la pédophilie. Mais un traitement peut permettre de limiter la dangerosité d'un pervers.
Cette question des avocats à la psychiatre est liée à une demande éventuelle de mesure d'internement.
Ainsi, au terme de son emprisonnement, il ne pourrait sortir de prison qu'après un rapport d'experts attestant qu'il n'est plus dangereux. Et que le prévenu ait fait suffisamment de progrès pour que sa dangerosité soit sous contrôle.