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Paléo 2016: trois générations de fans réunis pour Iron Maiden

Les Britanniques d'Iron Maiden sont montés sur scène avant la tombée de la nuit pour rendre ivres de plaisir une foule intergénérationnelle. Plus tard, Eluveitie et Carlos Núñez ont proposé chacun de leur côté un spectacle énergique et interactif.

21 juil. 2016, 10:55
/ Màj. le 21 juil. 2016 à 12:00
Des fans de Maiden en transe dès le début de ce méga-show de la tournée "The Book of Souls" du nom de leur dernier album sorti en 2015.

Cohérence du programme: les metteurs en musique de l'affiche 40+1 de Paléo ont certainement rigolé en imaginant la progression du parfait fan de métal devenant soudainement un amoureux de la culture panceltique (comme on en les croise par paquets au Festival interceltique de Lorient). En effet, entre les promesses metal et néo-metal de la programmation (les Suisses de Prométhée, les Français de JC Satan, The Raven Age...), se placent Iron Maiden puis les Suisses d'Eluveitie... et peu avant minuit la possibilité d'aller au Village du Monde pour découvrir le Gallicien joueur de cornemuse Carlos Núñez.

Iron Maiden, avec son decorum de plusieurs tonnes charrié dans une dizaine de semi pleins à craquer, ont marqué un grand coup. Les interprètes de "Bring your daughter... to the slaughter" ont déroulé sur la Grande Scène une setlist nous ramenant au coeur du volcan heavy des années 80's. Si les coupes de cheveux du public ont raccourci, sur scène Bruce Dickinson est le seul à garder une mèche courte, les mêmes héros Steve Harris, Dave Murray, Adrian Smith, Micko McBrain et Janick Gers ont le look identique au premier concert  d'il y a quasi trois décennies et l'énergie n'a pas baissé.

Un Maiden poussif?

Musicalement et d'entrée de jeu, on sent la voix de Dickinson très présente et la batterie de McBrain un peu en retard... on craint un show tranquille voire poussif pour les moins optimistes. Et c'est raté... le pilote d'avion et chef de bande prend les commandes du manche et éructe avec justesse dans le micro. Et avec le pied qui va avec le porte-voix, il assure une chorégraphie digne d'un cours de fitness. Il grimpe sur les éléments de la scène comme un Savoyard tentant de prendre Genève, on se marre... le public salue chaque morceau des cornes de la bête. Le spectacle de Maiden est partout!

Il est  21h66 et le tube diabolique de 1982 "The number of the beast" provoque dès ses premières notes une levée de smartphones et un rugissement des fans les plus vocaux. La scène crache des flammes et les coeurs fondent quand Bruce Dickinson rappelle que la bêtise humaine est insupportable, rendant au passage un vibrant hommage aux victimes de la tuerie de Nice, "il y a 35 000 personnes qui aiment la vie, l'amour et surtout beaucoup la bière..." conclut-il dans un parfait français. Le groupe continue son World Tour après 35 années de carrière, 90 millions d'albums vendus et 59 pays visités, une prouesse...

Juste auparavant, sur la scène d'Iron Maiden, on a découvert "The Raven Age", un groupe néo-metal nouvelle génération emmené par George Harris, le fils du bassiste Steve Harris, et son comparse Dan Wright lui aussi guitariste. Le chanteur de The Raven Age a poussé ses cordes vocales dans un exercice proche du Death Metal. Mais le combo sonne gentillet, on ne leur reproche pas mais la vérité métal du soir est ailleurs sur la scène des Arches avec les invités "locaux" de ce Paléo spécial "Pays celtes" avec Eluveitie, un groupe mondialement connu qui symbolise l'origine celtique du peuple helvète.

L'énergie volcanique d'Eluveitie

Chrigel Glanzmann (en interview ici), le chanteur et fondateur de cette troupe de huit musiciens mélangeant instruments traditionnels celtes et guitare-basse-batterie, ne le cache pas, "je suis un peu dégoûté de savoir que Carlos Núñez joue en même temps que nous car je serais bien allé le voir..." mais pas de quartier Eluveitie envahit l'espace de ses riffs ravageurs et fait tourner dans une ronde infernale son public... on dirait un pogo circulaire. L'effet vu de la scène, ou grâce aux caméras qui retransmettent sur les grands écrans, est parfait.

Pendant que les Fribourgeois de Pandour, dans leur configuration live, délivrent leurs beats agréables en montant doucement le tempo petit à petit, le Club Tent entre dans une fusion comme au bon vieux des soirées "Body and Soul" de François K au Cielo de New York, pourtant la mixture de ce groupe de chérubins inspirés a quelque-chose de très contemporain... très malin... pas seulement dansant. De la musique pour les oreilles et le cerveau "food for thought" comme dirait les Anglais.

Mention spéciale aux spectacles de La Ruche

On notera aussi la belle prouesse du duo zurichois Egopusher mêlant la magie du violon (un instrument très représenté ce soir chez les musiciens celtes et chez Louise Attaque qui a renversé Paléo quelques heures plus tard...) et la batterie. Bravo à ce duo qui a eu la lourde tâche d'installer ses morceaux étirés dans un Club Tent qui venait à peine de commencer sa journée.

Enfin, n'oublions pas la Ruche où entre deux concerts Metal, il a fait bon se reposer les yeux et surtout les oreilles avec les Normands dresseurs de puces et animateurs d'un "Cirque & Pique" très surprenant. Allez-y, vous serez saisi par ce mélange d'absurde, de prestidigitation et de performances scéniques d'animaux minuscules, bien vivants et piquants.

 

 

 

 

 

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