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Ces moyens pour ne pas délaisser nos aînés

Vulnérables, les personnes âgées doivent être protégées. Mais encore faut-il pouvoir les joindre pour leur proposer de l’aide. Dans la région, à chacun sa méthode.

18 mars 2020, 05:00
Les animations pour les seniors étant suspendues, il est plus difficile de veiller sur cette population.

Un large élan de solidarité se met en place pour apporter de l’aide aux aînés, notamment sur les réseaux sociaux. Du côté des communes et des associations qui accompagnent les seniors, conserver un lien est une priorité. Encore faut-il pouvoir joindre rapidement ces personnes qui ne cliquent pas sur Facebook ou maîtrisent mal Internet… 

Dans les villes, par mail ou par courrier

La Ville de Nyon va envoyer un courrier ou un mail à toutes les personnes de plus de 65 ans. L’objectif: mettre à leur disposition un numéro de téléphone si elles ont besoin de courses ou de médicaments. Les commissions pourraient être faites en collaboration avec des associations déjà investies comme les scouts et par des collaborateurs de la Ville. Autre priorité: les appeler régulièrement pour éviter toute forme d’isolement.

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Un dispositif similaire va être mis en place à Gland. «Nous devons trouver des solutions par téléphone, notamment pour prendre de leurs nouvelles», indique la municipale Isabelle Monney. Des contacts personnalisés vont être instaurés avec des mesures strictes: les personnes qui apporteront les courses porteront un masque et resteront sur le pas de la porte.

Du côté de Rolle, la décision a été prise d’utiliser la liste de contacts crée par les autorités pour les situations de canicule. «Le plus difficile est toujours d’identifier les personnes dans le besoin car elles sont souvent isolées. Nous allons donc utiliser cette liste pour proposer aux personnes âgées de les mettre en contact avec des bénévoles», explique Denys Jaquet. Le syndic espère pouvoir compter sur l’engagement bénévole des différentes communautés rolloises telles que les scouts ou le club de foot, ainsi que les groupes déjà présents sur les réseaux sociaux.

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A Morges aussi, on compte sur les solidarités locales. «On salue toutes ces initiatives citoyennes d’entraide. Elles permettent de compléter les services des communes qui ont ralenti et diminué leur effectif pour la sécurité des collaborateurs et se concentrent donc sur la clarification des recommandations des instances officielles et sur les questions administratives», indique le syndic Vincent Jaques.

Dans les villages, des voisins solidaires

Difficile d’être exhaustif, mais deux exemples montrent que la solidarité est une valeur sûre dans les villages. Genolier va ainsi envoyer un tous-ménages pour informer la population sur les services qui fonctionnent. «Il sera indiqué aux seniors qu’ils pourront contacter le greffe en cas de besoin. Nous sommes une petite commune et nous avons peu de moyens à notre disposition», commente la syndique Florence Sage. Le club des aînés est également mobilisé. «Nous avions constaté lors du plan canicule qu’il y avait peu de personnes seules. Et en général, il y a une grande solidarité entre voisins», conclut-elle.

La solidarité fonctionne également très bien à Saubraz où un tous-ménages est également en cours d’élaboration. «Nous n’avons pas ou peu de seniors isolés. Lors du plan canicule, il y avait peu de personnes à surveiller. Dans le village, les gens sont très attentifs à leurs voisins», relève le syndic Daniel Barbezat. A noter que dans de nombreux villages, les sociétés de Jeunesses se sont également mises à disposition.
 

Toutes les personnes âgées ne maîtrisent pas les outils informatiques. (Photo: Sigfredo Haro)
 

Les réseaux sociaux pour centraliser les propositions

A Nyon, le groupe Facebook «Nyon solidarité et entraide – coronavirus» veut recenser et centraliser toutes les initiatives des citoyens nyonnais qui se multiplient depuis quelques jours sur le réseau social. Il est notamment proposé une «lettre type» qui peut être téléchargée sur le site www.solidarity-now.ch à imprimer et afficher dans les ascenseurs ou dans les halls d’entrée. «Pour l’instant, nous avons peu de retours des personnes âgées. Beaucoup d’entre elles ont fait leurs courses mais d’ici à quelques jours, les demandes vont arriver», prévoit Niall Macpherson, modérateur de «T’es de Nyon si» et cofondateur de cette plateforme avec Patrick Buchs et Fabien Wulff-Georges.

Un groupe similaire existe dans le district voisin. Le nombre de membres d’«Entraide Covid-19 Morges» est en constante augmentation et a dépassé, mardi, les 150 personnes. La même solution qu’à Nyon est proposée pour atteindre les moins connectés: «Il y a la technique de la feuille dans les immeubles mais aussi des personnes qui publient sur notre groupe pour leurs proches. Nous ne sommes qu’au début et avec l’effet boule de neige, les idées se répandent vite via Internet», se réjouit Stéphane Dewarrat, un des administrateurs.

Ces groupes sont aussi inscrits sur la page nationale qui en fait le recensement «Ensemble contre corona» (www.hilf-jetzt.ch). «C’est important que les réseaux soient aussi connectés entre eux le plus possible surtout lorsqu’ils couvrent le même territoire», ajoute Stéphane Dewarrat.

Pro Senectute pour maintenir le lien social

L’association des seniors a arrêté ses prestations habituelles mais ne laissera pas ses bénéficiaires seuls. Elle sert de relais entre les personnes âgées ayant besoin d’un coup de main ou tout simplement de contact social en les mettant en relation, depuis ses onze bureaux régionaux, avec des bénévoles de confiance.

«Nous avons diminué nos actions habituelles petit à petit depuis deux semaines en suivant les recommandations des autorités mais nous ne voulions pas abandonner notre rôle autant pour ce qui est de l’entraide que du lien social. Nous avons donc envoyé à nos quelque 600 bénévoles des affichettes à répartir dans les immeubles ainsi qu’à toutes les organisations des quartiers et villages solidaires», détaille Tristan Gratier.

Pour le directeur de l’association, «les personnes âgées vivent une triple peine. Premièrement, elles font partie de la population à risque. Deuxièmement, elles sont souvent également privées de leurs liens sociaux à cause du confinement. Et pour finir, elles sont pointées du doigt comme étant une partie du problème.»

 

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