Au guidon de son triporteur rouge, importé d'Egypte en un temps où les tunnels de contrebande n'avaient pas encore été détruits, Jaber Goudeih slalome comme il peut entre les gravats, les cratères et les câbles électriques. Ce marchand de légumes, réfugié depuis treize jours dans une école de l'ONU à Khan Younis, a choisi, hier matin, de rentrer chez lui. Son frère et son neveu, âgé d'une dizaine d'années, ont pris place à l'arrière avec deux matelas et quelques habits.
Une trêve de quelques heures a été annoncée un peu plus tôt par l'armée. "On sait bien qu'il va falloir camper", explique-t-il, "et que les Israéliens peuvent encore revenir. Mais je n'ai pas envie d'attendre sans rien faire, alors que nous avons tant de choses à reconstruire."
Comme bien d'autres habitants de Khouzaa, qui fut durant une semaine le théâtre de violents combats, Jaber Goudeih ne pensait pas découvrir à...